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    Pour finir l'année sur un sujet  -apparement-  plus léger, un texte de notre camarade " Luigi Azezu "  sur les relations hommes- femmes et la séduction à l'heure du "règne de la quantité", du capitalisme , de la marchandisation du Monde ... et de la Corse .

 

 

Moi, je suis dissident meme dans la séduction...

On vit dans l'hypocrisie la plus totale. Combien de fois m'a t'on demandé les raisons de mon céli...bat... Un célibat "incompréhensible" pour certaines mères de famille qui rivalisent de compliments à mon égard, et qui à les écouter, si elles avaient eu mon âge seraient soit- disant tombées sous le charme..
Et bien j'aurais peut être dû vivre à leur époque...

Dans les temps les gens n'attendaient pas de tomber amoureux pour fonder une famille. Car s'ils l'avaient fait nous ne serions pas nombreux sur terre. Ils avaient d'autres critères pour s'accoupler, qui étaient plus d'ordre moraux et religieux que physiques et sentimentaux. C'est ainsi que fonctionnaient les sociétés pauvres, les gens n'avaient pas le temps de batifoler car il fallait subvenir aux besoins de sa famille. Parfois ils s'aimaient et parfois non mais ce n'était pas la priorité. La séduction ne marchait pas comme aujourd'hui.
Dans un village corse par exemple, il ne serait venu à l'idée de personne d'aller aborder, fleureter, et plus si affinité (même si parfois certains s'arrangeaient pour faire leur petites affaires discrètement, évidemment).
Les choses se passaient plus subtilement, et quand deux jeunes gens se regardaient de loin, l'entourage finissait par organiser une rencontre. Souvent les familles avaient leur mot à dire, selon la situation de l'homme, mais ce qui est sûr c'est qu'on ne sortait pas avec qui l'on voulait juste pour le plaisir (même si encore une fois les règles pouvaient être contournées), et que le mariage était le but de cette rencontre, et la procréation le but de ce mariage. Le fondement d'une société avec de valeurs saines.

 



Bien sur l'émergence du capitalisme à l'après guerre, importé par la politique coloniale française à balayé petit à petit toutes ces mœurs, saines pour certains, rétrogrades pour les autres, mais la question n'est pas là. Il ne s'agit pas d'être nostalgique d'une époque révolue que nous n'avons même pas connue. Simplement exposer des faits.
Cela fait plusieurs décennies que l'on vit tous dans une société de plus en plus mondialisée, où le consumérisme a remplacé la spiritualité authentique, et le mercantilisme a imposé sa loi. Cela a engendré l'individualisme et a donc brisé les valeurs familiales, particulièrement dans les grandes agglomérations cosmopolites, où le culte du paraître, l'arrogance, imprègnent les individus qui ont l'illusion d'être libres, alors qu'ils ne sont que les salariés d'un système qui les endette, qui leur impose ses lois en échange de la liberté de consommer.
Les fondements de notre civilisations sont travestis, on érige le consumérisme en signe de bonheur et de liberté, et tout nos rapports sociaux tournent autour de ces pseudos-valeurs modernes. On cherche "l'Amour", "l'âme sœur" dans cette société où les fondements mêmes de ce qui nous constitue n'existent plus, ou presque.

Et c'est dans ce contexte que nous sommes censés rencontrer quelqu'un. Mais si ce paradigme convient parfaitement à l'homo-consomatorus, il n'en n'est pas de même pour celui qui ne se reconnaît pas dans cette mascarade.
Rencontrer quelqu'un ? Où ? Quand ? Comment ? Et pourquoi ?
À la base, un homme et une femme se rencontrent dans le but de fonder une famille. Le rapport sexuel n'est fait que pour procréer. D'ailleurs le besoin sexuel n'est là que pour nous rappeller que nous devons nous reproduire, un peu comme la sensation de faim nous rappelle que nous devons nous nourrir.
Mais étant donné que la société moderne a renversé cette logique, on ne sait plus vraiment pourquoi on se rencontre. Sur quoi se base t-on ? C'est un tabou, mais en vérité on se rencontre pour coucher ensemble. On nous vend du sexe partout, dans les pubs, le cinéma, la télé, internet, on vit dans une société ultra sexualisée. Car c'est un outil de consommation. La séduction est un formidable outil de consommation.

 


Le capitalisme a fait entrer les femmes dans le monde du travail, soit disant au nom de leur "libération", mais en vérité pour les faire accéder à la consomation. Les femmes sont actuellement les plus grandes consommatrices, avec les Gays, (produits cosmétiques, vêtements à la mode, lieux branchés où l'on vient pour se montrer), la société mercantile actuelle est parfaite pour les femmes.
Alors on nous fait la promotion de l'égalité homme-femme, le féminisme, etc.
Mais où est l'égalité dans la séduction ?
Le protocole, qui n'est qu'un protocole bourgeois (c'est mon avis) veut que ce soit l'homme qui fasse le premier pas. La femme elle, attend que ça vienne. C'est à l'homme d'aller au charbon, de prendre son courage à deux mains, et de tenter de séduire cette charmante demoiselle qui fait mine de ne pas être intéressée. Normal me direz vous. Sous entendu, c'est l'homme qui incarne la force donc c'est à lui d'aborder. Mais alors pourquoi ces revendications féministes "d'indépendance de la femme" ? Pourquoi se la jouer "indépendantes" alors qu'elles dépendent du premier pas de l'homme pour être en couple ? Elles ont l'égalité un peu sélective... Une femme qui se prétend "indépendante" devrait être en mesure d'aborder un homme qui lui plaît.. Seulement voilà, ça tombe bien car le protocole s'applique pour l'homme.. La plupart diront qu'elles ne veulent pas passer pour des filles faciles, (celles qu'on leur montre dans les films X peut être). Alors elles utilisent des signaux pour faire comprendre aux hommes qui leur plaisent qu'ils peuvent attaquer.
-> Mais souvent les indices lancés par les femmes sont aussi subtils que les énigmes du père Fouras à Fort Boyart. Et si tu ne les détectes pas très vite, tu n'obtiendra jamais la clé...

De nos jours même la séduction est devenu lucrative. On voit des coachs nous apprendre à draguer, à séduire.
On a vu que bien souvent, pour rencontrer quelqu'un, il faut fréquenter les lieux de consommation. Ce n'est pas nouveau. Dans la rue, c'est plus compliqué, les gens sont pressés, et puis les femmes sont méfiantes (et on peut le comprendre).



Mais soyons honnête avec nous mêmes. Soyons sincères cinq minutes. Avouons le. Dans la vie, en dehors du cadre professionnel, ou d'une situation particulière, il n'y a aucune raison pour qu'un homme adresse la parole à une femme, autre que celle de vouloir coucher avec elle.
Les dragueurs qui abordent les filles dans la rue, qui y vont au culot, qui prétextent un renseignement, ne le font que parce qu'ils veulent coucher avec cette fille. C'est justement ce qu'expliquent les séducteurs sur la façon d'obtenir un rendez vous avec une fille. En général, un bon séducteur aura laissé l'impression d'une rencontre fortuite, une discussion banale qui a débouché sur un numéro de téléphone, puis il s'est envolé prétextant que ses amis l'attendaient. Ce que la fille ignore c'est qu'elle n'était pas la première de sa journée, et qu'il aurait très bien pû aborder la fille d'à côté. Il a juste reperé une fille à son goût, à subtilement engagé la conversation et s'est débrouillé pour obtenir ses coordonnées. Bientôt il l'invitera à sortir dans un lieu branché qu'il fréquente avec ses amis, puis il essayera enfin de coucher avec elle. C'était le but. Et on peut l'applaudir pour ça. Pour son travail. Pour sa malice. Pour sa repartie. Pour sa tchatche. Elle n'y a vu que du feu.
Car on est obligé de s'y prendre comme ça, sinon ça ne marche pas. On ne peut pas aller voir une fille, lui dire qu'elle nous plaît bien et qu'on aimerait coucher avec elle. Elle nous enverrait balader. Il faut contourner, contourner, contourner, pour arriver à nos fins. Donc la séduction est basée sur le mensonge.
En règle général si la fille accepte le rendez vous, ce n'est pas pour rien. L'excuse d'aller boire un verre est aussi un sujet tabou. Ou un secret de polichinelle. Si elle a accepté de boire un verre avec ce mec qui l'a abordé, c'est officiellement pour faire "connaissance". Mais connaissance pour faire quoi ? Pour voir si ça peut marcher entre eux. Pour voir s'il est celui qui lui fera du bien. Ils sont là pour coucher ensemble ni plus ni moins. Et si c'est souvent très clair pour le mec (à moins qu'il se mente à lui même, et de ce fait n'obtiendra rien), ça l'est moins pour la fille, qui ne fait qu'attendre d'être séduite par ce mec. Donc rien n'est gagné pour lui, et s'il veut arriver à ses fins il devra la jouer fine. Car encore une fois la séduction c'est le mensonge organisé, l'hypocrisie. Dans le fond ils savent très bien pourquoi ils se sont donnés rendez vous, mais il ne faut pas le dire.

 



Et c'est dans ce contexte que l'on est censé rencontrer notre femme ou notre mari. Dans ce contexte que l'on est censé se marier, et fonder une famille. Dans ce contexte que l'on est censé élever nos enfants qui grandiront dans la même société mercantile, capitaliste, consumériste, faite d'hypocrisie et de mensonge même pour de simples histoires de slip...

Sans oublier les sites de rencontres. Chouette, la séduction à la maison et en un clic. Oui mais c'est payant. Et souvent c'est gratuit pour les filles. Décidement il y a pleins d'avantage à étre une femme de nos jours. Non seulement on a juste à s'assoir et attendre que des mecs un peu plus entreprenants que les autres viennent nous-offrir-un verre (car le protocole veut aussi que ce soit l'homme qui paye, et ça visiblement ça ne dérange pas les féministes), mais en plus même sur les sites de rencontres c'est le même principe. Une fille qui créé son profil sur un site, même si elle est moyenne se retrouvera vite inondée de messages. Un mec, même très beau risque d'attendre longtemps s'il ne se lance pas le premier, en sachant qu'il devra faire preuve d'originalité car la fille n'a que l'embarras du choix. Pas lui. Comme dans la vraie vie. Moralité, que ce soit sur le net ou dans la rue, si le mec ne fait pas le premier pas, il l'a dans l'cul...

Si c'est compliqué pour une femme de rencontrer quelqu'un, ça l'est encore plus pour un homme. La femme, il lui suffit d'aller à la boulangerie pour se faire aborder par des mecs "culottés"qui ont "confiance en eux". Alors que l'homme, même beau gosse, lors d'une soirée s'il reste assis, aucune femme ne viendra jamais l'aborder.
Il n'y a aucune égalité dans la séduction.
Les femmes ne comprennent pas que si elles ne veulent pas être célibataires, il leur suffit de demander. Si un homme lui plaît il lui suffit de lui demander. C'est aussi simple que ça. Un homme celibataire ne refuse pas les avances d'une femme qui est à son goût. Souvent les femmes ont un jugement implacable sur l'homme qui n'aura pas saisi l'occasion de l'inviter. Elles ne réfléchissent pas au fait qu'il n'ose peut être pas, pour plusieurs raisons, et qu'on ne peut pas tous etre culottés, joyeux et entraînants.
Mais le fait est qu'elle ne le font pas, donc on a pas le choix. Mais il y a un effet secondaire. D'accord, on fait le premier pas. Mais une fois qu'on t'a niqué tu dégages. Comment avoir du respect pour une femme qui attend les bras croisés d'être courtisée, et qui après avoir été "consommée" voudrait un peu plus d'attention, d'affection, et de respect...

Les féministes n'aiment pas (soit disant) le macho. Car le macho décide, le macho paye, le macho entreprend. Et qu'elles le veuillent ou non c'est ça qui leur plait. Pour la simple raison qu'il vaut mieux être trop dur que trop mou. Car partant du constat que la femme ne fait jamais le premier pas, et qu'elle attend que ça vienne, pourquoi lui accorder des privilèges... Il prend sans demander, pour le plus grand plaisir du sexe faible, même si elles le nieront toujours. La femme a besoin de souffrir en Amour. C'est à ça qu'elle sait qu'elle est amoureuse..
Alors arrêtons l'hypocrisie.
C'est comme pour la fidélité. À l'heure où l'homme et la femme travaillent dans les mêmes secteurs, côtoient beaucoup de monde, où tout va très vite, parler de fidélité est hypocrite. Car le consumérisme s'applique également aux rapports sexuels, et dans ce domaine, personne n'est à l'abri d'un "dérapage". Dans cette société où même les rapports humains sont ephémères, de plus en plus de gens ne s'embarrassent plus de ce genre de principes "rétrogrades". Mais si c'est souvent clair pour les hommes, les femmes ont toujours plus de mal à l'avouer. Car comme toute société consumériste qui se respecte, où l'on grandi dans l'esprit de performance et de compétition et où la routine s'installe très vite, l'homme se doit d'être performant avec sa femme, s'il ne veut pas qu'un autre, plus performant ne l'emporte à sa place...

En conclusion, de nos jours, dans cette société mercantile, consumeriste, capitaliste, pour rencontrer quelqu'un, que ce soit pour un soir ou pour la vie, il faut soit fréquenter les lieux de consommation, soit etre un bon baratineur, et si possible les deux en même temps.
C'est la condition sine qua non pour obtenir les faveurs de la femme moderne. La femme moderne est à l'image du système qui la domine, elle affectionne les sous-entendus, la demi-mesure, la contradiction, la demi-vérité, le mépris, l'hypocrisie.
Et pour arriver à niquer ça, il faut soit etre vraiment bien intégré aux codes de l'Empire. Soit être soumis au diktat du protocole de séduction et vouloir ramer pour obtenir quelque chose d'elle.

Le plus drôle, c'est que les femmes sont souvent séduites par ceux qui les dédaignent et peuvent même en tomber amoureuses.
Tout simplement parce que la dignité est séduisante.
Qu'à cela ne tienne ma chère. Ce ne sont pas toujours les mêmes qui vont faire tout le boulot. Si tu veux m'avoir pour plus d'une heure, tu vas devoir apprendre à ramer et sortir de la matrice.

Luigi.

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