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 Ce vendredi 22 août sera inaugurée à Aléria une stèle commémorative des évènements dramatiques d'août 1975. Organisée par une association présidée par Edmond Simeoni, cette cérémonie a pour but principal affiché "d'exorciser la violence" , de rappeler la persistance de la question politique corse et de mettre en accusation l'attitude de fermeture de l'état français, près de quarante ans après les faits.

Le courant autonomodéré entend surtout par cette initiative replacer Aleria dans la perspective qui fut et reste la sienne : celle d'une autonomie de gestion s'intégrant dans le cadre de la République Française et aujourd'hui de l'Union Européenne, acceptant de fait les valeurs et l'idéologie régissant ces institutions. Aleria ne serait qu'une sorte "d'accident" , destiné à obliger la République Française à appliquer ses principes en Corse comme dans les autres régions de l'hexagone.

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Mais telle n'est pas la signification réelle et historique des évènements d'Aleria. Ceux-ci constituèrent la première confrontation ouverte entre les forces vives du peuple Corse et l'appareil d'état de la République Française et surtout , au grand dam des initiateurs de l'occupation de la cave Depeille, la mise en orbite d'un courant indépendantiste pronant la rupture avec un système global, ses institutions, son idéologie assimilatrice et génocidaire. Le terme "INDEPENDANCE" n'apparait d'ailleurs jamais dans la communication entourant cette commémoration.

De fait, les quinze années qui suivirent la confrontation d'Aleria furent celle du développement et de la prépondérance, au sein de la "famille nationaliste" d'un courant indépendantiste porté par la jeunesse et les éléments les plus dynamiques de notre peuple. Ce n'est qu'au début des années 1990 que le pouvoir français parviendra, grâce à l'action de ses réseaux occultes, à reprendre le contrôle de la situation puis susciter dissensions et scissions au sein d'une mouvance caractérisée par l'abscence de véritable colonne vertébrale doctrinale.

Le courant réformiste reprendra officiellement la main à partir des élections territoriales de 2004 et constitue aujourd'hui le coeur d'une nouvelle configuration politique insulaire dont l'action, sous un enrobage identitaire, s'affirme rigoureusement conforme aux dogmes de la "gouvernance globale".

 

La mémoire d'Aleria appartient au peuple corse. Elle ne saurait être confisquée, et  le sens réel de ces évènements, leur portée historique occultés. Car Aleria représenta  pour une génération de Corses un éveil politique fondé sur une rupture assumée avec un cadre institutionnel et idéologique n'offrant au peuple Corse historique que la perspective d'une mort lente programmée par la "mondialisation heureuse".

 

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"Nous n'accepterons jamais la tutelle française" déclarait lors des dernières ghjurnate di Corti, l'élu indépendantiste Jean-Guy Talamoni. Telle est, plus que jamais, la véritable signification des évènements d'Aleria .

 

A Squadra

 

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