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    Comme nous l'avons vu dans les articles précédents concernant l'économie corporatiste, on ne peut se lancer dans le débat de savoir si il faut plus ou moins de tourisme sans repenser l'économie dans ses fondements. Un système qui oblige les salariés saisonniers à travailler parfois dix huit à vingt heures par jour pour un salaire fixé au mois, quand ceux qui sont payés à l'heure doivent se cacher pour atteindre le temps nécessaire pour pouvoir obtenir le chômage est un système pervers car il ébranle la confiance entre employeur et employé. De même, on ne peut penser à quelques projets écologiques sans y intégrer l'homme. Le système est tellement faussé que nous devons obligatoirement le repenser.

    On se souvient qu'Antoine Waechter avait eu l'impudence de ne pas positionner l'écologie sur l'échiquier politique, vu qu'il était question d’intérêt commun. Il fut en conséquence vite détrôné et ostracisé. La tendance majoritaire se situe actuellement à gauche. De fait, elle se trouve dans le giron du parti socialiste français qui a des positions économiques inconciliables avec l'écologie (croissance sélective, refus de rompre avec la logique productiviste du système en place, solidarité avec les sociaux-démocrates et les libéraux...) A force de compromis avec un parti de gouvernement (donc des groupes financiers, pétroliers, agrochimiques, le lobby nucléaire etc.), les écologistes, qui sont majoritairement des citadins qui n'ont aucun rapport réel avec la terre, ont fait entrer dans nos esprits le concept que la pollution est un marché comme un autre. Ils ont voté des propositions typiques du libertaro-libéralisme (le véritable fond du gauchisme) qui n'ont que peu de choses à voir avec l'environnement.

Le mondialiste Cohn-Bendit, symbole de l'escroquerie de l'écologie "de gauche".

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    Pourtant, on pourrait définir l'écologie comme un principe en soi de défense des régions d'Europe; expression de notre conception moniste du monde en total désaccord avec le principe dualiste d'opposer nature et culture. Par notre vécu de tous les jours, nous affirmons involontairement l'unité organique de la nature et de la culture. Prenons un exemple concret; celui du mouflon. Le mouflon est l'ancêtre de la brebis corse actuelle. Il a été introduit dans l'île au néolithique. Dès cette période, l'Homme a procédé à des écobuages pour obtenir des pâturages. Mouflons ensauvagés et brebis ont partagé la même herbe au cours des millénaires suivants. A ce jour, il n'y a presque plus de bergers et la nature reprend ses droits. Avec moins de pâturages, la population de mouflons ne peut au mieux que stagner. Avoir une démarche écologique est pour nous une nécessaire évidence, qui allie le simple bon sens et les impératifs de notre conception du monde, c'est à dire les lois de la vie. Si, comme on le fait déjà en Corse, on comprend l'écologie comme un système de défense fédérale de l'identité des régions, si l'on alerte l'opinion au sujet des tortues de Floride qui dévorent nos Cistudes (tortues d'eau douce endemiques en Corse ), pourquoi ne rien dire sur le fait que les corses deviennent minoritaires chez eux ? Pourquoi même prendre des positions totalement opposées, immigrationnistes ? D'ailleurs, il serait intéressant de savoir ce que pensent les petits protégés des "Verdi" concernant le sort de la Cistude de Corse...

La Cistude ( tortue d'eau douce ) corse mise en péril par les tortues importées de Floride...

    http://herpeto-ain.e-monsite.com/medias/images/471523-4032757942582-1516265533-o.jpg

Cette dérive a fini par lasser quelques militants. Pourquoi ne pas intégrer un autre paramètre complémentaire à l'écologie qui est l'Homme ? Une révolution écologiste n'a pas de sens si elle n'intègre pas l'écologie humaine. Une initiative dans ce sens trouvera en Europe un soutient actif.

    L'écologie pose aussi une question philosophique et politique de fond: savoir choisir ce qui est prioritaire entre l'être et l'avoir; On comprend alors son double rapport avec le socialisme (le vrai). Les vulnérabilités économiques, démographiques, sociologiques sont rarement analysées ensemble et pourtant elles sont à la racine du "mal corse" comme d'ailleurs du "mal français" et du "mal européen". Face aux transformations des mentalités, il faut prendre conscience que l'Homme dans son intégrité est un patrimoine qu'il faut protéger et pérenniser au même titre, sinon plus que les ressources naturelles et culturelles, car si l'Homme perd ses valeurs morales, son sens du vrai, du bien et du beau, il risque fort de mal défendre son patrimoine naturel et culturel.

    Il est assez mal vu en France qu'un économiste intègre dans ses analyses une dimension démographique, sociologique et à plus forte raison une dimension éthique et religieuse. Pourtant, il y a une relation étroite entre la morale et la manière de maîtriser l'économie au service des hommes. Ni le domaine économique, ni le domaine financier n'échappent à la morale, et en particulier quand il est question de développement. La moralité repose sur une évaluation des finalités visées et des moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs. Dans la tradition chrétienne, la justice, le bien commun et la subsidiarité sont les trois critères pour évaluer ce qui est conforme à un développement humain. Ces valeurs ont fortement imprégné la société traditionnelle corse et peuvent contribuer à son développement territorial intégral et durable, dans la mesure où elles existent encore ou peuvent être réactivées.

    L'écologie intégrale qui semble être dans l'air peut être une réponse à la désertification de l'intérieur et au principe d'Autonomie. Cette idée rejoint les théories anarchistes sardes anti-urbaines mais ce principe de "maquis" contre le monde moderne ne peut être étendu à une nation entière. Autant demander le statut de réserve indienne et laisser passer devant nous le train de l'Histoire.

L'épanouissement des communautés naturelles par la préservation des valeurs traditionnelles est l'objectif d'une politique d'écologie sociale.

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    L'écologisme social, qui est la réponse qui nous semble la plus souhaitable au vu de la réalité géopolitique, est d'inspiration anarchiste. Elle est tirée des réflexions de Pierre Kropotkine qui a pensé le municipalisme libertaire. L'écologie sociale est un mouvement radical américain inventé par Murray Bookcin à la fin des années 80. C'est une réponse aux limites et aux dérives de l'écologie profonde. L'écologie, telle que nous la connaissons, souffre souvent d'une maladie qui est la misanthropie. Dans ce cas, on fait le choix d'une nature sauvage contre l'Homme. Cette tendance, incapable d'apercevoir ce qui est anti-écologique dans le capitalisme, considère purement et simplement que l'être humain doit disparaitre de la surface de la Terre.

    L'écologie sociale apporte une autre réponse. Elle tente de dépasser ces limites; Elle recherche la création d'une société basée sur des rapports sociaux, non hiérarchiques, reposant sur des communautés démocratiques et autogestionnaires décentralisées. Elle insiste sur la nécessité du développement d'écotechnologies comme les énergies propres, l'agriculture organique et les industries à l'échelle humaine. Elle prône une décentralisation de la production et une désurbanisation pour redonner le contact avec la nature à l'Homme. Le but étant de permettre de retisser un lien entre les hommes et de redonner naissance à une sensibilité écologique de notre culture, ce projet ne pouvant s'accomplir qu'en combattant la logique de recherche du profit du capitalisme. C'est sur ce point que l'écologie sociale converge avec notre point de vue socialiste révolutionnaire. Particulièrement lorsqu'elle est à l'origine d'actions concrètes conciliant les deux approches écologistes, à la manière des activistes de l'Earth First s'alliant avec des bûcherons dans le but de sauver des forêts anciennes du Grand Nord américain, en remplaçant les grandes entreprises forestières par des coopératives appartenant aux travailleurs et soucieuses de l'environnement. Bien plus souvent radicale que l'écologie profonde, l'écologie sociale n'arrive pourtant pas à se débarrasser de certaines illusions en vogue dans les milieux de gauche (recherche de contacts avec les institutions, altermondialisme, citoyennisme). Mais elle pose pourtant une bonne question: comment le développement social peut-il s'intégrer harmonieusement à l'environnement?

    Voici maintenant l'approche que le "parlamentino" ou "C.T.C." à eu de l'écologie, du social et du problème de l'énergie ces dernières années. Tout le monde se souvient du fameux projet de décentraliser la centrale électrique au fioul de Bastia sur Ghisonaccia. A l'époque, les médias ont fait passer l'idée que ce projet à échoué du fait de la mauvaise volonté d' E.D.F. et des ouvriers qui ne voulaient pas êtres délocalisés. Voici maintenant une autre version, que nous tenons de protagonistes de cette affaire. Nous vous laissons seuls juges.

    http://corse.france3.fr/sites/regions_france3/files/styles/top_big/public/assets/images/lucciana.jpg?itok=Hconwy9B

    A l'origine, il était question de créer une centrale au gaz sur le site de Folleli. Son sous-terrain recèle de grandes cavités naturelles étanches permettant d'y stocker d'énormes quantités de gaz. C'était donc une solution écologique qui nous aurait permis d'avoir de l'énergie même en cas de blocus, crise énergétique ou grève prolongée comme en 1989. Le problème, c'est que le terrain en question était aussi convoité par la pègre pour y bâtir un lotissement... Le maire de Folleli à reçu tant de pressions que l'affaire est remontée au "parlamentino". Devant le danger, celui-ci a décidé d'abandonner le projet de centrale, mais pour ne pas se défausser devant la population, il a organisé un second projet, celui de Ghisonaccia, en sachant pertinemment que E.D.F. ne pourrait pas le valider du fait du surcoût des lignes hautes tensions reliant Ghisonaccia à Bastia. Si vous demandiez encore qui commande en Corse, vous avez la réponse. Nous ne développerons pas sur les barrages hydro-électriques ou agricoles comme ceux du Rizzanese ou de Figari qui ont en réalité vocation à alimenter les futures zones résidentielles de la Testa Ventilegna ou de Tizzà... Au final, ce qu'il faut savoir tout de même, c'est qu'au cours du rigoureux mois de février 2006, alors que les "piaghjinchi"mettaient le chauffage à fond, la montagne n'avait plus d'électricité et l'Alta Rocca a compté trois morts de froid parmi les siens. A Quenza, à Livia, à San Gavinu. Sans qu'il y ai eu le moindre article sur le sujet dans nos médias. Et si il y a eu trois morts de froid en Alta Rocca, il y en a eu certainement autant dans le Niolu, en Castagnicia et ailleurs. Quand, au début de cet article, nous vous disions qu'il fallait tout changer...

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